J’ai longtemps hésité à vous faire deux articles, un pour les 3 premiers mois puis un pour les 3 suivants. Car ce sont des périodes clairement différentes, je ne dirais pas qu’elles sont à l’opposé mais presque. Puis j’ai réalisé que je n’avais rien à vous dire sur ses premiers mois. Rien qui pourrait réellement vous intéresser et vous guider dans votre vie de parents (bien que je ne guide personne par ici, nous sommes bien d’accord). Car les 3 premiers mois de Romy ont tout simplement été magiques. Non pas que ceux que nous sommes en train de vivre le sont moins, mais ils sont différents. Ils sont devenus plus sportifs, plus intenses, plus fatigants. Nous avons atterris dans un tout autre style de vie. Une vie à 1000 à l’heure où on doit tout penser en fonction d’elle. Cela ne nous déplaît pas car quand on devient parents on est prêts à tout. Mais il faut être honnête, parfois on aimerait beaucoup appuyer sur le bouton pause, un bouton qui n’existe pas. J’ai décidé de ne pas prendre de pincettes pour vous raconter cette demi-année avec elle qui n’a pas toujours été facile. J’avoue ne pas toujours vous l’avoir montré sur les réseaux sociaux mais je n’avais ni force ni l’envie de rentrer dans les détails sur le moment. J’ai d’ailleurs reçu, ce matin même, un message de l’une d’entre vous qui me disait avoir vu sa nièce prénommée Romy qui était très dynamique et qui faisait beaucoup le clown, mais que ma Romy n’avait pas l’air du tout comme ça. Message qui m’a conforté dans l’idée de vous raconter de manière transparente nos premiers moments avec elle, certes magiques mais pas toujours simples à gérer.
Et avant tout chose et surtout avant la lecture de mon article, je tiens à remettre les choses dans leur contexte : j’ai fait le choix de garder Romy tout en travaillant à la maison, ce qui n’est évidemment pas toujours compatible. Je tiens également à rappeler que tout est passager et le garder bien fort dans un coin de sa tête, cela vous réconfortera plus d’une fois. Et encore et toujours, on est tous différents et nos bébés également.
On m’avait dit que les 3 trois premiers mois étaient les plus difficiles, le temps que tout se mette en place et que l’on trouve notre rythme.
On m’avait dit que les premiers jours d’un bébé reflétaient sa future personnalité.
On m’avait dit qu’il fallait profiter, qu’un bébé ça grandissait vite, très vite et que je serai nostalgique de ces tout premiers instants.
On m’avait dit beaucoup de choses.
Vous m’aviez dit beaucoup de choses.
J’ai écouté tous vos conseils assidûment. Vous avez d’ailleurs été formidables et parfois sans vous rendre compte, vous m’avez aidée à supporter mes journées qui étaient très difficiles. Alors merci. Merci pour votre soutien et tous vos petits mots d’amour au quotidien. Vous m’avez fait un bien fou.
Mais il faut se l’avouer, chaque bébé est différent. Tout comme chaque grossesse. Et c’est bien pour cela que je n’ai pas de conseils à vous donner, je peux simplement partager mon expérience de maman. Une expérience de folie ! Alors oui vous aviez raison, je suis clairement très très nostalgique des premiers mois, ce qui me donne parfois envie de déjà avoir un deuxième bébé pour le bercer et lui faire des câlins toute la journée, chose que je ne peux plus faire avec ma Romy qui ne tient pas en place plus de 3 secondes. Et non, la Romy actuelle ne ressemble en rien au nourrisson qu’elle a été. Et non, les 3 premiers mois n’ont pas été les plus durs, bien au contraire. Après j’ai bien conscience que beaucoup d’éléments sont à prendre en compte, outre la naissance de Romy qui a été un gros changement en 2018, nous avons également acheté un appartement, nous avons passé beaucoup de temps à le repenser et à guider les artisans pour les travaux, Anthony a eu de nouvelles responsabilités au travail et beaucoup de déplacements en ont découlé, puis j’ai pris un congé parental. Un congé parental signifie : pas de salaire. Il a donc fallu que je trouve une autre source de revenu. Mon activité de blogueuse et instagrameuse m’est bien évidemment apparue comme une évidence. Mais attention, blogueuse ne veut pas dire rester à la maison à poster une photo sur Instagram pour avoir fait sa journée (mais c’est un tout autre sujet qui d’ailleurs fera l’objet d’un article très prochainement). Bref beaucoup de changements à la fois. Nous avons passé notre temps à essayer de trouver un équilibre qui changeait finalement toutes les semaines. Tout comme Romy. Une Romy de plus en plus speed qui pourtant était si calme qu’elle en fascinait les sages-femmes (je vous le raconte dans cet article).
SES TROIS PREMIERS MOIS.
Elle a tout de suite fait la différence entre le jour et la nuit. La journée, elle ne dormait pas beaucoup et surtout jamais dans la chambre. Elle avait besoin de ma présence, chose qui ne m’a jamais dérangée, je pouvais la poser à coté de moi et faire ma vie, ça lui convenait parfaitement et à moi aussi. Et si j’avais des rendez-vous ou tout simplement envie d’aller déjeuner avec mes amies, je ne m’en privais pas. Bien au contraire, le bruit la berçait et elle dormait même plus profondément qu’à la maison. Pour ce qui est de la nuit, elle se rendormait aussitôt entre les tétés qui ne duraient que 5 mins et qui étaient très espacées. Elle pouvait parfois dormir jusqu’à 11h du matin en prenant une seule tété à 5h. Un bébé presque parfait. Et donc des parents presque en forme. Ces 3 premiers mois ont été magiques. Il y avait bien évidemment des moments plus compliqués que d’autres mais avec du recul, c’était assez simple. Je sais que vous étiez nombreuses à m’admirer et à me demander comment j’arrivais à tout gérer aussi facilement. Voici votre réponse : non je n’étais pas surhumaine mais j’ai juste eu un bébé calme et croyez-moi, ça change tout.
SES TROIS À SIX MOIS.
Puis à partir de 3 mois, les choses ont commencé à se corser. Petit à petit, elle a affirmé son caractère et a voulu beaucoup plus d’attention. Trois jouets et un mobile l’occupaient à peine 5 mins. La course folle s’est enclenchée. Nous étions en plein déménagement, Anthony était encore en déplacement et je pouvais à peine faire un carton. Mes contrats se sont enchainés, j’avais de plus en plus de travail, je n’avais plus une minute à moi mais le moral était là, l’énergie aussi. Cette nouvelle vie me donnait une pêche d’enfer.
Puis, nous avons enfin déménagé. Romy avait 4 mois, elle commençait à occuper tout mon temps. Je ne pouvais plus la poser tranquillement et faire autre chose, à part quand elle dormait. Pourtant, les cartons m’attendaient pour être déballés et les mails ne s’arrêtaient pas juste parce qu’on avait déménagé, bien au contraire, on me relançait sans comprendre que j’avais du mal à tout gérer. Je voulais ne rien laisser paraître pour ne surtout pas que les opportunités m’échappent. En parallèle, dans l’appartement, nous n’avions pratiquement aucun meuble, pas de cuisine et Anthony était encore et toujours en déplacement. J’ai perdu petit à petit mon énergie et la fatigue a très rapidement pris le dessus. Normal, étant donné que ma journée de travail commençait réellement à partir de 20h (une fois que Romy était au lit) jusqu’à 3-4h du matin. Puis, je me levais à 8h pour le premier biberon et je me recouchais comme elle, pour réussir à récupérer en me calquant son rythme. J’ai cherché une halte garderie sans grand succès. Jennifer, mon amie d’enfance venait dès qu’elle pouvait à mon secours, ses jours de congés tombant en semaine (dieu merci !). Mes parents l'ont également garder 3/4 fois. Puis Laura et Charlotte, une amie dont le mari est également souvent en déplacement, venaient passer des soirées avec moi histoire de me changer les idées. A partir de son 5ème mois, j’ai commencé à ne plus vraiment avoir le courage de sortir en journée, Romy ne tenait plus trop en place. Les restaurants sont devenus compliqués, manger froid et stressée ne me faisait pas rêver. Puis en soirée, ce n’était plus possible de l’emmener non plus et si je voulais sortir prendre l’air, il fallait qu’Anthony soit là, ce qui était rarement le cas. Elle a commencé des nuits de douze heures (20h à 8h), nous avions cette chance qu'elle dorme super bien et valait mieux ne pas perturber son cycle de sommeil.
Comme vous l’aurez compris, ces derniers mois ont été compliqués. Et je ne vous parle même pas des allers et retours des artisans dans l’appartement. Puis les dents de Romy ont fait des siennes. Ce n’est donc pas un mythe ! Moi qui espérais secrètement passer à coté de tout ça et qu’elles sortiraient sans faire de bruit. Romy est devenue méconnaissable et pas juste speed avec un grand besoin d’attention. Non non, ce sont de gros chagrins qui dans un premier temps me rendent mal pour elle (il paraît que les dents c’est terrible et que si ça nous arrivait à l’âge adulte on ne supporterait pas la douleur) mais qui finissent par me faire perdre patience. Et oui, j’ai craqué. Deux fois. Deux fois où je l’ai laissée pleurer dans sa chambre pour aller pleurer dans la mienne et appeler Anthony à la rescousse. Oui c’est dur pour elle, mais pour moi aussi. Ce que l’enfant vit, le parent le vit. Alors non je n’ai peut-être pas mal aux dents mais je finis par avoir mal à la tête. Et oui c’est humain de craquer, d’être fatigué. On a le droit. Aude, de The little word, a d’ailleurs su parfaitement trouver les mots pour décrire ce sentiment qu’est « l’épuisement parental ».
Bref, au mois de juillet, Romy avait 6 mois et nous sommes arrivés à saturation, l’un comme l’autre. La perspective des vacances et d’un mois d’août plus calme coté boulot, nous permettaient de tenir le cap. J’ai pratiquement tout laissé de coté pour ne m’occuper que d’elle. Dans tous les cas, je n’étais plus capable de faire autre chose, il fallait que je récupère. J’ai donc consacré ce mois à prendre soin d’elle, de moi, de nous. Les vacances nous ont fait un bien fou mais malheureusement ça ne suffit pas à régler la situation. De longues discussions et de recherches de solution avec Anthony ont commencé, pour changer ce rythme qu’on n’arrivait plus à gérer. Parce que dans la vie, tout est une question d’équilibre et nous n’arrivions plus à le trouver. Je pars du principe que lorsqu’une situation ne nous convient plus, il faut vite trouver une solution afin que tout rentre rapidement dans l’ordre, pour le bien de tous. Bébé ou pas d’ailleurs. Et n’oublions pas qu’une maman et un papa en forme, c’est un bébé épanoui. Ce sont des éponges, ils ressentent tout.
Bref, notre solution est donc un système de garde (et moins de déplacements pour Anthony dans la mesure du possible). Je suis contente d’avoir réussi à tenir 7 mois et demi, d'avoir eu cette chance de la garder avec moi et de la voir évoluer. Elle a grandi à une vitesse folle. Elle s’est tenue assise à 6 mois, veut déjà se mettre debout à 7 mois et surtout ne veut pratiquement plus faire de siestes. Un bébé dynamique et en pleine forme qui a besoin de faire autre chose, de voir d’autres enfants et de nouvelles têtes. Malheureusement nous n’avons pas eu la chance d’avoir une place en crèche, nous avons essayé avec le travail d’Anthony de négocier une crèche privée mais sans grande réussite. Il nous faut donc une nourrice. Nous en avions deux sous la main, puis finalement retour à la case départ, ça n’a malheureusement pas pu se faire à mon plus grand désarrois. Si on m’avait dit un jour qu’un refus de la part d’une nourrice me mettrait dans cet état. Puis à la fois, je crois que j’ai terriblement peur de la laisser, peur de ne plus l’avoir avec moi et de m’ennuyer. Et oui, être parent c’est être complétement accro à ses enfants malgré tout ce que ça implique. C’est fou non ?
Donc voilà, nous en sommes là. À la recherche d’une nourrice pour 3/4 jours par semaine pour mieux retrouver notre Romy chérie le soir et profiter pleinement d’elle. En attendant je profite à fond de ces moments uniques tout en sachant que la solution est toute proche. Et si c'était à refaire, je le referai. Parce que même si c'est éprouvant, la maternité c'est magique.
Mis à jour le 11/08/2019